Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/317

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et pourtant, si vous l’exigez, je vous jure que je me livrerai avec toute l’impartialité et toute la sincérité possibles à toutes les recherches possibles de la vérité. Je suis un honnête homme : vous n’en savez rien, vous n’êtes pas obligée de me croire sur parole ; mais vous serez forcée de le reconnaître, si vous me forcez à devenir votre adversaire. Ne nous plaçons pas encore sur le terrain de la lutte. Nous pouvons l’éviter.… Je vais vous répéter en peu de mots ce que j’ai déjà dit avec plus de détails à M. Frumence. J’ai vu ce matin, à Toulon, M. Barthez, qui doit être à Bellombre en ce moment pour se consulter avec madame Jennie, votre femme de confiance ; vous l’y retrouverez sans doute pour vous conseiller. M. Barthez, dont j’estime le caractère et dont je respecte la parole, paraît compter en dernier ressort sur des preuves que ladite madame Jennie se fait fort de pouvoir produire. Moi, ne croyant pas à ces preuves, je viens vous faire des offres sérieuses. Renoncez à un héritage que vous ne pouvez conserver qu’au prix d’une lutte douloureuse et longue, suivie probablement d’un désastre. Gardez le nom de Lucienne, ajoutez-y, si vous voulez, un de au commencement, une s à la fin : soyez mademoiselle de Luciennes, si aucune famille de ce nom ne s’y oppose ; mais renoncez à celui de Valangis et à