Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/34

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à peu sur le rivage ou dans le fond des vallées.

Le presbytère était dans un état de délabrement inouï, et me rappela confusément je ne sais quels abris misérables de mon enfance oubliée. Il me sembla aussi que je ne voyais pas celui-ci pour la première fois. Peut-être ma mère adoptive, lorsqu’elle m’avait ramenée à Bellombre, avait-elle trouvé là pour moi un asile provisoire.




V


Le curé n’avait pas de servante ; son neveu remplissait cet office, et il le remplissait bien mal, car c’était un vrai taudis que ce malheureux presbytère. On voulait nous faire déjeuner, on n’alla pas loin pour trouver des œufs : les poules pondaient sur les lits. Mais, comme Frumence se mettait l’esprit à la torture pour trouver quelque autre chose, Denise le rassura en exhibant un panier où elle avait apporté nos provisions de bouche. J’avais grand’faim et grand’peur que le curé ne prélevât sur mon repas une part que je savais ne devoir pas être mince ; mais, bien que Denise lui en fit l’offre, il refusa discrètement. Pourtant je n’étais pas ras-