Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/47

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commode de tout. Mon traitement est bien suffisant pour nous deux, et comme, à tort ou à raison, je n’approuve pas en théorie que le prêtre fasse payer les sacrements, je ne suis pas fâché que le casuel de ma paroisse soit nul. D’ailleurs Frumence n’est pas sans gagner quelque chose ; il s’entend à la culture, et maître Pachouquin l’emploie à la journée de temps à autre pour la taille des oliviers et pour la récolte.

Maître Pachouquin était le cinquième habitant des Pommets, celui qui avait pris à ferme toutes les terres des absents.

Ma grand’mère, bien renseignée sur le compte de Frumence, se mit à chercher dans sa tête un moyen de l’occuper moins péniblement qu’au travail de la terre sans le séparer de son oncle ; mais tout ce qu’elle proposa ce jour-là et les dimanches suivants fut éludé par les deux solitaires. Ils avaient toujours une raison de fierté ou d’insouciance à donner pour rester comme ils étaient. Ma bonne maman regrettait de n’être pas assez riche pour se permettre le luxe d’un aumônier. Elle eût pris chez elle l’oncle, et le neveu par-dessus le marché. Quand elle exprimait ce regret devant Denise, celle-ci secouait la tête. Peu à peu Denise avait découvert ou cru découvrir que les Costel n’étaient point orthodoxes : elle était trop ignorante pour