pouvez pas la manger des yeux comme à votre habitude.
— La manger des yeux ? Voilà de vos exagérations, à vous ! Je la trouve belle, intelligente et bonne, et certes j’ai du plaisir à la voir à toute heure ; mais je ne veux la manger en aucune façon.
— Pour de l’esprit et de l’agrément, elle en a ; mais, pour bonne, elle ne l’est guère, allez ! Elle passe son temps à se moquer de vous et de moi, et à nous préparer des misères avec son petit-cousin, dont elle est folle.
— Il faut bien que les enfants s’amusent, Denise ! Ils ne sont pas méchants pour cela.
— Oh ! vous dites ça pour elle, vous lui passez tout !
— Est-ce que vous ne la gâtez pas aussi ? C’est si naturel !
— Moi ? Je l’ai bien gâtée, oui ! mais je ne la gâterai plus. Je ne peux plus la souffrir.
— Qu’est-ce que vous dites donc là, Denise ? Est-ce vous qui parlez ?
— Oui, c’est moi qui vous parle, et vous savez bien ce que je veux dire.
— Non, sur l’honneur, je n’en sais pas le premier mot.
— Jurez donc que vous n’êtes pas amoureux !