Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/165

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le meilleur des hommes, je suis heureuse de vous devoir cela.

Mac-Allan plia lentement les genoux, se courba lentement jusqu’à terre et me baisa les pieds. Cet hommage si profond me surprit au point que j’en fus effrayée.

— De quoi donc me demandez-vous ainsi pardon ? lui demandai-je. Est-ce que c’était une épreuve ? Est-ce que vous m’avez trompée pour voir jusqu’où allait mon amitié pour Jennie ?

— Non, non, dit-il en se relevant ; je savais de quoi vous êtes capable, et je ne vous tromperai jamais. Je vous ai dit la vérité, et maintenant il faut agir. Je cours à Toulon pour empêcher M. Barthez d’écrire à Londres. Vous allez me remettre un billet pour lui ; vous le prierez de venir ici demain ou de vous attendre chez lui. On nous a donné trois jours pour nous décider, à partir de la réception de la lettre. C’est demain soir que le délai expire, c’est demain soir qu’il faut envoyer à lady Woodcliffe le traité que je devais soumettre à votre signature, et que vous signerez en présence de M. Barthez et de vos autres conseils. De la part de M. Barthez, il n’y aura pas d’avis contraire ; je sais qu’il désespère de votre cause et il comprendra fort bien vos motifs. Frumence vous comprendra encore mieux. Malaval, qui aime l’argent, com-