Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/67

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placer, vous et moi, vis-à-vis d’une situation donnée, et, comme je ne me permets pas de vous demander compte de vos sentiments et de vos idées sur ma cliente, je ne me vois pas obligé de vous parler d’elle autrement que comme d’un fait qui s’oppose à l’avenir que vous aviez rêvé.

Je lui objectai en souriant que ce n’était pas là ce qu’il m’avait promis en se vantant de venir prendre mes ordres.

— J’avais compté, répondit-il, que vous ne m’en donneriez pas de contraires à mon mandat. On est entraîné à la confiance avec une personne comme vous. En me mettant à votre disposition, je n’ai pas cru m’exposer au danger de trahir mon devoir.

— Et j’espère que vous ne vous êtes pas trompé ; mais, moi, j’aurais cru que votre devoir était de me dire la vérité. Venez-vous à moi comme un messager de paix pour me dire : « Croyant que vous n’avez pas le droit d’hériter à notre place, nous avons pitié de votre dénûment, et, par respect pour l’affection que vous portait madame de Valangis, nous vous offrons des moyens d’existence ? » Ou bien, venez-vous, du haut de votre orgueil et de votre dédain, me dire ceci : « Nous voulons nier vos droits, et, pour nous épargner la peine d’un combat, nous payons à tout prix votre