Page:Sand - Constance Verrier.djvu/138

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dit la Sofia, qui écoutait avidement le naïf roman de cœur de Constance.

— Il est beau pour moi, répondit mademoiselle Verrier. Je ne me suis jamais demandé ce qu’en pensaient les autres. Il est plutôt blond que brun, ni grand ni petit, très-simple dans sa mise et sérieux dans ses manières. Habitué de bonne heure à se trouver en rapport avec des personnes de toutes conditions, il n’a ni gaucherie ni arrogance. On s’accorde à lui trouver une grande distinction et une clarté extraordinaire dans la parole.

« Pour moi, sa figure et son âme, c’est la même chose. C’est la beauté morale en personne, la droiture inébranlable d’un homme fait, dans la candeur tendre d’un enfant, et il n’a pas dû changer de physionomie… car il m’a toujours écrit comme il pense et comme il aime, depuis quatre ans que je ne l’ai vu. »

— Quatre ans ! s’écria la Mozzelli, quatre ans sans se voir… et sans s’oublier ! est-ce possible !

— C’est possible, puisque nous voilà, moi devant vous, lui dans mon cœur absolument tel que le jour où il est parti, aussi jeune, aussi sérieux, aussi fidèle et aussi aimé.

— Mais comment se fait-il qu’il ne soit pas revenu plus vite ? vous l’attendez d’un jour à l’autre ?

— Je ne l’attends pas avant trois ou quatre mois. Il a dû voyager beaucoup et plus loin, plus longtemps que mon père ne l’avait prévu. Ne me demandez pas, sur les affaires qui l’ont éloigné ou retenu impérieu-