Page:Sand - Constance Verrier.djvu/149

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que le mystère était bon ; il est la poésie de l’amour, et il en est aussi la sauvegarde. J’aurai trouvé quelque chose de hardi, de provoquant ou d’affecté, à me poser en fille amoureuse devant le public, à subir des interrogations sur la personne ou le caractère de mon fiancé, sur la nature de mes sentiments pour lui. La duchesse n’est pas la seule personne épilogueuse et curieuse, que nous connaissions, vous et moi ? J’ai préféré passer pour une fille froide, paresseuse, ou méfiante, et, bien qu’on en glose un peu, je le sais, je suis encore plus tranquille ainsi, que si j’eusse permis aux regards oisifs ou railleurs de pénétrer dans le sanctuaire de mes affections.

— Et vous avez bien fait ! répondit la Mozzelli ; tout ce que vous faites est bien, d’ailleurs, et je deviendrais bonne si je passais ma vie près de vous ! mais je pars demain, et qui sait où et quand je vous reverrai !