Page:Sand - Constance Verrier.djvu/200

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de mon âge, séparé d’elle depuis si longtemps.

En ce moment, la porte du salon s’ouvrit avec impétuosité, et la duchesse entra en s’écriant :

— Constance n’est pas ici ? où peut-elle être ?

— Quoi ! n’est-elle pas rentrée chez elle ? dit la Mozzelli effrayée.

— Non. Sa tante est venue dans mon appartement pour la demander, et elle l’attend encore. J’ai caché mon inquiétude à cette pauvre femme et je suis accourue. J’ai trouvé la voiture de Constance à votre porte ; mais elle ! elle est donc restée au jardin ? Tous trois s’élancèrent hors du salon.

— Où l’aviez-vous laissée ? dit Raoul épouvanté.

— Là ! répondit la duchesse courant vers le berceau de roses grimpantes où, en apprenant le vrai nom de l’amant de ses deux compagnes, Constance avait froidement répondu : Ça m’est égal !

— Elle n’y est plus, il n’y a là personne ! dit la duchesse en entrant sous le berceau. C’est là qu’elle était restée assise et fort calme.

Raoul s’avança jusqu’au fond de la tonnelle, se pencha, et vit une forme grisâtre étendue derrière le banc. Il toucha une robe de soie, et, avec un cri de désespoir, il releva Constance immobile, glacée, et comme déjà roidie par la mort.

— Ah ! s’écria la Mozzelli, elle saitftout ! Qui donc lui a dit le nom de Raoul ?

— Moi ! répondit la duchesse étonnée.

— Eh bien , c’est vous qui l’avez tuée ! reprit la