Page:Sand - Constance Verrier.djvu/209

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qui lui avait fait pressentir une cause morale dans l’abattement physique de sa nièce, et à laquelle il recommanda d’éviter, autant que possible, les émotions quelconques qui pourraient la menacer.

Quand le mot sauvée eut été prononcé, il y eut, chez toutes les personnes qui avaient soigné Constance, une sorte d’anéantissement de fatigue. On s’aperçut qu’on était brisé, et Raoul lui-même dormit profondément. Cependant, personne ne sut si mademoiselle Cécile Verrier avait réellement dormi. On la retrouva droite et les yeux fermés, sur le fauteuil où, la veille, on l’avait laissée dans la même pose, les yeux ouverts. Constance paraissait bien reposée et heureuse de la joie de ses amies.

Mais quand Raoul demanda à la voir, Cécile se leva et lui dit bas, à la porte du salon : Pas encore ! Sa figure grave n’ajoutait aucun commentaire à cette sentence, et, sans attendre aucune question, elle referma la porte.

Constance demanda à être soulevée sur ses coussins, et prit la main de la Mozzelli, en lui disant :

— J’ai bien des choses à vous dire, mais je suis encore si faible ! Ma tante sait ; elle va parler pour moi.

— Dois-je me retirer ? dit la duchesse.

Constance fit signe que non.

Cécile Verrier prit la parole. — Ma nièce s’est rappelé, dit-elle à la Mozzelli tremblante, que vous deviez partir le lendemain du jour où elle est tombée malade.