Page:Sand - Constance Verrier.djvu/219

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nièce un instant. Elle avait défendu qu’on lui remît aucune lettre, ni qu’on lui transmît aucune commission verbale, et même elle avait fait enlever la sonnette de la grille. La femme de chambre de Constance ne sortait pas, et un domestique de place, qui faisait les commissions, était le seul qu’on pût interroger dans la rue. Il répondait invariablement que la signora allait pian, pian, et qu’il lui fallait du repos, beaucoup de repos.

Raoul connaissait probablement plusieurs des personnes qui se trouvaient à Nice. Sa vie de voyages et de négociations l’avait surtout mis en rapport avec des étrangers. Il craignait donc de sortir, ne voulant rencontrer personne qui pût rapporter, par la suite, à Constance, l’avoir vu à Nice tel jour et à telle heure. Il était possible que la tante ne voulût jamais lui faire savoir la vérité à cet égard.

Il vivait enfermé et caché depuis huit jours, malade, agité, dévoré par la fièvre. Il se décida à faire demander le médecin qui avait soigné Constance et qui devait la soigner encore. Son propre malaise lui servait de prétexte pour interroger ce médecin qui, en le voyant auprès de Constance, n’avait peut-être pas beaucoup remarqué l’intérêt exceptionnel qu’il prenait à l’état de la malade.

Il apprit donc enfin que Constance était complètement sauvée, qu’elle était entrée tout à fait en convalescence, et qu’on se proposait de la faire bientôt sortir en voiture.