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consuelo.

fessa ; et quand elle sut le secret de sa jalousie, elle frappa un grand coup en faisant savoir sous main à Zustiniani sa propre intimité avec Anzoleto, pensant bien que le comte ne perdrait pas une si belle occasion d’en instruire l’objet de ses désirs, et de rendre à Anzoleto le retour impossible.

Surprise de voir un jour entier s’écouler dans la solitude de sa mansarde, Consuelo s’inquiéta ; et le lendemain d’un nouveau jour d’attente vaine et d’angoisse mortelle, à la nuit tombante, elle s’enveloppa d’une mante épaisse (car la cantatrice célèbre n’était plus garantie par son obscurité contre les méchants propos), et courut à la maison qu’occupait Anzoleto depuis quelques semaines, logement plus convenable que les précédents, et que le comte lui avait assigné dans une des nombreuses maisons qu’il possédait dans la ville. Elle ne l’y trouva point, et apprit qu’il y passait rarement la nuit.

Cette circonstance ne l’éclaira pas sur son infidélité. Elle connaissait ses habitudes de vagabondage poétique, et pensa que, ne pouvant s’habituer à ces somptueuses demeures, il retournait à quelqu’un de ses anciens gîtes. Elle allait se hasarder à l’y chercher, lorsqu’en se retournant pour repasser la porte, elle se trouva face à face avec maître Porpora.

« Consuelo, lui dit-il à voix basse, il est inutile de me cacher tes traits ; je viens d’entendre ta voix, et ne puis m’y méprendre. Que viens-tu faire ici, à cette heure, ma pauvre enfant, et que cherches-tu dans cette maison ?

— J’y cherche mon fiancé, répondit Consuelo en s’attachant au bras de son vieux maître. Et je ne sais pas pourquoi je rougirais de l’avouer à mon meilleur ami. Je sais bien que vous blâmez mon attachement pour lui ; mais je ne saurais vous faire un mensonge. Je suis inquiète. Je