Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/45

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ché. Je ne suis pas si innocent que vous croyez. Je ne veux pas aller avec ces gens-là pour être battu.

— Tu y viendras, pourtant, répondit la Catiche en lui prenant le poignet avec une main de fer et en l’attirant vers la baraque.

— Je ne veux pas, je ne veux pas ! cria l’enfant en se débattant et en s’accrochant de la main restée libre à la blouse d’un homme qui était près de lui et qui regardait le spectacle.

L’homme se retourna, et, s’adressant à la Catiche, lui demanda si ce petit était à elle.

— Non, non, s’écria Emmi, elle n’est pas ma mère, elle ne m’est rien, elle veut me vendre un louis d’or à ces comédiens !

— Et toi, tu ne veux pas ?

— Non, je ne veux pas ! sauvez-moi de ses griffes. Voyez ! elle me met en sang.

— Qu’est-ce qu’il y a de cette femme et de cet enfant ? dit le beau gendarme Érambert, attiré par les cris d’Emmi et les vociférations de la Catiche.

— Bah ! ça n’est rien répondit le paysan