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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

assez malade. Je me porte bien tout à fait, depuis que j’ai revu mes enfants. Ce sont deux amours. Solange est devenue belle comme un ange. Il n’y a pas de rose assez fraîche pour vous donner l’idée de sa fraîcheur. Maurice est toujours mince ; mais il se porte bien et on ne peut voir d’enfant plus aimable et plus caressant. Je suis aussi très contente de ses progrès et de sa douceur au travail. Enfin je suis, jusqu’ici, une heureuse mère.

J’ai trouvé Polyte un peu malade ; sa femme, toujours la même, bonne et indolente ; mon mari, criant fort et mangeant bien ; le précepteur avec des moustaches qui lui vont comme de la dentelle à un hérisson ; Léontine, ayant fait aussi des progrès et toujours très douce. Voilà !

Et vous, ma chère maman, que faites-vous par ce beau temps qui donnait déjà à Paris un air de fête ? Promenez-vous Caroline, en attendant que la pauvre enfant, aille retrouver son triste Charleville ? Mais elle y retrouvera son Oscar, et, auprès de ses enfants, on ne peut pas s’ennuyer.

Pierret est-il toujours amoureux de son beau fusil qui lui sert de bijou sur sa cheminée, et furieux contre les républicains ? Dites-lui qu’à la première révolution, les femmes repousseront les gardes nationaux avec des pots de chambre.

Ici, l’on est fort tranquille en masse et l’on ne se dispute qu’en famille. Ne pouvant faire d’émeutes, on fait des cancans ; ce qui m’ennuie tellement, que