Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 1.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
214
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

bien vue à Nohant dans un pré. Elle a donné à manger dans sa main aux petits chevreaux du Thibet et aux grues. Elle a vu les animaux empaillés et ne veut pas comprendre qu’ils ne sont pas en vie. Du reste, elle n’a pas peur du tout ; pourvu que je lui donne la main, elle ne s’effraye de rien.

Elle rit, elle chante, elle est gentille à croquer. Elle mange comme six, elle s’endort dans les omnibus, elle se réveille quand on descend et se met à marcher sans grogner. Il est impossible d’être meilleure enfant. Je suis bien contente de l’avoir avec moi. Si je t’avais aussi, mon pauvre enfant, je serais bien heureuse.

Et toi, mon petit chat, comment te portes-tu ? t’amuses-tu toujours bien ? Ta grue est-elle toujours en vie ?

Adieu, mon cher petit ange. Je t’embrasse cent mille fois sur tes joues roses et sur ton grand pif, sur tes grands yeux et sur tes beaux cheveux. Écris-moi bien souvent. Ta sœur t’embrasse aussi ; elle veut te porter des fraises et des glaces dans du papier. Ce sera propre en arrivant !