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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ma gentille mansarde du quai Saint-Michel ; le mauvais état de ma santé me mettant dans l’impossibilité d’escalader plusieurs fois par jour un escalier de cinq étages, je vais me retirer encore davantage du beau Paris et m’enfoncer dans le faubourg.

J’ai été hier voir Henri de Latouche à Aulnay. Il ne quitte presque plus la campagne. Son ermitage est la plus délicieuse chose que je connaisse. Je ne sais s’il y travaille. Moi, je ne fais rien et ne me remettrai à l’ouvrage qu’à Nohant. Le succès d’Indiana m’épouvante beaucoup. Jusqu’ici, je croyais travailler sans conséquence et ne mériter jamais aucune attention. La fatalité en a ordonné autrement. Il faut justifier les admirations non méritées dont je suis l’objet. Cela me dégoûte singulièrement de mon état. Il me semble que je n’aurai plus de plaisir à écrire.

Adieu, mon vieux camarade ; je vous écrirai une autre fois. Aujourd’hui, je vous félicite seulement et je vous embrasse avec amitié.


LXXXVII

À MAURICE DUDEVANT, À NOHANT


Paris, 7 juillet 1832.


Mon pauvre petit,

Tu as donc encore été malade ? Comment vas-tu