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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


XXIX

À LA MÊME


Nohant, 1er  août 1829.


Ma chère maman,

Je suis enfin de retour et Hippolyte est près de moi avec sa famille. Sa femme est bien fatiguée ; mais j’espère que quelques jours de repos la remettront. J’ai passé chez ma belle-mère quinze jours fort agréables, qui m’ont rétablie à peu près. J’en avais grand besoin, j’étais souffrante jusqu’à perdre patience ; malgré cela, je me félicite de mon voyage, et, sauf le dernier mois que j’ai presque entièrement passé dans mon lit, mon séjour à Bordeaux m’a offert beaucoup de plaisirs de mon goût, c’est-à-dire point de monde et beaucoup de courses.

Je n’en ai pas moins eu un plaisir infini à me retrouver chez moi avec tous ceux que j’aime. Il ne nous manque que vous pour être parfaitement heureux.

Nous goûtons dans tout son charme le calme de la vie paisible et retirée ; nous n’avons pas d’importuns, pas de faux amis, du moins nous le croyons ainsi. Nos jours s’écoulent comme des heures, et sans que rien pourtant en interrompe l’uniformité. Cette paix profonde est fort du goût de ma belle-sœur. Hip-