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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

me disiez d’appliquer à votre place ces trois préceptes, je ferais peut-être tout de travers. Je crois avoir une bonne conscience et de bonnes intentions. Mais je n’ai aucune habileté de conduite, et je me suis mille fois trompée dans l’action. Je crois que vous avez un meilleur jugement, et que, si vous vous servez de ma théorie, vous sortirez des incertitudes où vous êtes plongée. La préoccupation où vous êtes d’une satisfaction personnelle que je crois impossible d’assurer est l’obstacle qui vous arrête, et, si vous vous sentez la foi et le courage de l’écarter, la lumière se fera dans votre intelligence.

Je n’ai pas lu les ouvrages que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer. Ils ont été égarés dans un déménagement avec d’autres livres, et je n’ai jamais pu les retrouver. Si vous aviez la bonté de renouveler votre envoi, j’y consacrerais les premières heures de liberté que j’aurai. Je vous demande pardon de mon griffonnage, j’ai la vue fort altérée. J’écris bien rarement des lettres et avec beaucoup de peine.

Agréez, mademoiselle, l’expression de mon estime bien particulière et de mes sentiments distingués.

GEORGE SAND.


Je serai à Paris vers le 25 septembre. Veuillez adresser à la Revue indépendante.