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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

pathies et à cette sorte d’instinct que l’artiste comme le politique doit beaucoup respecter en lui-même. Si, comme vous le croyez, tout concourt au but, si nos forces de répulsion, fussent-elles inintelligentes et injustes jusqu’à un certain point, sont les foyers mêmes de notre courage et le secret de notre puissance, quoi qu’il en résulte, croyez bien que je rends justice à votre intelligence et à votre loyauté, et que je ne regrette point de vous avoir causé quelques soucis d’esprit.

Tout ce qui nous fait examiner, rêver et raisonner notre vie morale est une étude salutaire, et j’espère que vous ne m’en voudrez pas de vous avoir traité en homme de conscience et de réflexion.

Tout à vous.

G. SAND.


CCXXXVIII

À M. ALEXANDRE WEILL, À PARIS


Paris, 4 mars 1844.


Monsieur,

Je n’ai pas de facultés pour la discussion, et je fuis toutes les disputes, parce que j’y serais toujours battue, eussé-je dix mille fois raison. J’ai craint de manquer à ce que l’on se doit entre humains, en ne vous