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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

singulier. Étant chez le dentiste de Solange, il y a une quinzaine, j’ai rencontré madame de la Roche-Aymon[1], qui est venue se jeter dans mes bras avec des protestations de tendresse et des supplications pour une réconciliation générale avec la famille. Elle est venue me voir dès le lendemain avec son mari, et m’a présenté sa fille, la princesse Galitzin. Je lui ai rendu sa visite ; il n’y a sorte d’amitiés qu’elle ne m’ait faite.

Elle est partie pour Chenonceaux, et, deux jours après, j’ai reçu une lettre de René[2], et une autre d’elle pour me prier et me supplier d’aller les voir. J’irai peut-être cet été. Mais d’où leur vient ce retour vers moi ? Je n’en sais rien et ne me l’explique pas après un si long oubli. Emma a deux fils mariés ayant des enfants. Elle est archi-grand’mère et bien changée, comme tu penses, quoique agréable encore, et très bonne femme. Elle m’a dit que son père était resté jeune et toujours gai et aimable.

Madame de Villeneuve me fait dire aussi d’aller à Chenonceaux et d’y mener mes enfants. Léonce est perdu de goutte comme son père. J’ai vu un de ses fils, un énorme garçon de seize ans… Septime[3] a je ne sais combien de fils et de filles. Comme tout cela nous rajeunit, hein ?

  1. Née Emma de Villeneuve, fille de René de Villeneuve.
  2. Le comte René de Villeneuve, sénateur, cousin du colonel Maurice Dupin, père de George Sand.
  3. Septime de Villeneuve, fils de René de Villeneuve.