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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCCIV

AU MÊME


Nohant, 26 juillet 1849.


Mon frère bien-aimé,

Je vous ai écrit hier, j’ai envoyé à un ami que j’ai à Toulon et qui m’avait donné avis que vous faisiez voile pour Malte. Je lui écris de nouveau, il vous renverra ma lettre. Je vous donnais son nom et son adresse pour qu’il aidât à notre correspondance. À présent, que j’aime bien mieux vous savoir plus près de moi ! Ce sera, comme je vous l’écrivais, à Victor Borie, à la Châtre (Indre), que vous ferez bien d’adresser vos lettres. La curiosité inquiète de la police pourrait me priver de l’une d’elles, et cela ne ferait plus mon compte.

Pendant que j’y pense et pour en finir avec ces détails, je vous demandais dans cette lettre envoyée à Toulon, si vous aviez besoin d’argent ; car, en de pareils événements, on peut se trouver surpris et empêché d’aller où l’on veut, faute de cette prévision matérielle. Nous sommes d’ailleurs tous ruinés, et nous ne sommes pas de ceux qui ont sujet d’en avoir honte. Je vous demande donc de me traiter comme une sœur, comme