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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Voilà la France ! le peuple le sait, cela lui est indifférent. Que voulez-vous qu’on dise aux pouvoirs pour les faire rougir ? que voulez-vous qu’on dise aux opprimés pour les réveiller ?

Il faudrait pouvoir écrire avec le sang de son cœur et la bile de son foie, le tout pour faire plus de mal encore ; car il est des heures où l’homme est comme un somnambule qui court sur les toits.

Si on crie pour l’avertir, on le fait tomber un peu plus vite.

Et cependant vous agissez, vous écrivez. Vous le devez, puisque vous êtes soutenu par la foi. Mais, dussiez-vous me haïr et me rejeter, je sens qu’il m’est impossible d’avoir la foi, de bonne foi.

Merci pour la réponse à Calamatta ; je crois que c’est tout ce qu’il désire.

Adieu, mon ami ; je suis navrée, mais je vous aime et vous admire toujours.


CCCXV

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Nohant, 26 septembre 1850.


Mon cher enfant,

Vous me demandez si cela me sourirait, de vous fournir de quoi faire votre édition à bon marché. Oui,