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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ne rate pas ses travaux. Cependant ne chantons pas victoire, le calorifère ne fonctionne pas encore !

La Tournite fait des vol-au-vent succulents, des meringues mirobolantes, et, comme tu aimes ses fricots, tout est pour le mieux.

Mais revenons à Claudie. Si le père Fauveau et le Ronciat sont mauvais, ne te gêne pas pour le bien dire à Bocage, et tâche qu’il ait un ensemble comme pour le Champi. Surveille bien la mise en scène du chariot, la tenue et l’aiguillée du boiron ; que ça soit naïf et ne fasse pas rire. Dis à Bocage que, s’il ne joue pas, ça me fera bien de la peine. Mais je crois qu’il jouera et qu’il veut seulement se faire prier. Prie-le donc sérieusement ; il fait la coquette, mais n’aie pas l’air de t’en apercevoir.

Je suis bien contente que Delacroix t’ait encouragé, cette fois. S’il faut que tu ailles en Belgique et en Hollande, eh bien, tu iras au printemps. Pourquoi pas ? Ça peut te faire du bien, certainement, et ça t’intéressera. Si j’avais de l’argent, j’irais bien avec toi ; mais il faut que je pense à en gagner et non à en dépenser ; car je voudrais te faire faire ton atelier. Ça te serait si commode et si agréable ! M. Montelier a fait un très bon plan, tout pareil à celui dont tu avais marqué les dimensions, mais simple et, il me semble, mieux entendu que celui de M. Regnault. Il dit que ça ne coûtera que moitié de ce que disait M. Regnault. Il établit ses dépenses, et dit que, s’il s’en charge, en quatre mois, il pourra te mettre la clef dans la main :