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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Couture, gravure superbe d’un des jeunes artistes commensaux de Nohant (quel charmant calembour !). Est-ce que, par hasard, tu te figures que je ne veux pas une des premières épreuves ? »

N’oublie pas de porter un Gribouille à Camille et d’envoyer une épreuve de mon portrait, quand ça se pourra, à Clotilde et à ma tante.


CCCXXIII

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Nohant, 25 décembre 1850.


Cher enfant,

Je suis toute malade depuis quinze jours et accablée d’une grosse correspondance pour la pièce qu’on va jouer à Paris un de ces jours. Je dois m’y rendre aussitôt après la première représentation, si la pièce ne tombe pas ; auquel cas je n’ai pas besoin de m’en occuper plus après qu’auparavant. Mais, pour le moment, il faut répondre à mille questions de détail, et j’en ai la tête cassée. J’aime bien à écrire, à composer ; j’aime bien mon art, mais je n’en aime pas le métier, et tout ce qui est relatif à l’exécution matérielle m’est odieux. J’ai un ami dévoué, et des plus compétents, qui s’en occupe à ma place et qui joue même le principal rôle, bien qu’il ait renoncé au théâtre.