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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCCXXIV

À MAURICE SAND, À PARIS


Nohant, 9 janvier 1851.


Mon enfant,

Tu me dis aujourd’hui que tout va bien pour Claudie et qu’on va jouer. Arago m’écrit, de son côté, que le bruit court que ça va à la diable et qu’il va y avoir un procès. Je pense qu’il est mal informé et que tu l’es bien. Cependant, s’il y avait quelque chose de vrai dans ce qu’il a entendu dire, tâche d’empêcher ça. Je ne veux pas être fourrée dans trente-six procès à la fois. Je les déteste ; la solution n’en est jamais équitable pour ceux qui, comme moi, ne s’en occupent pas, et cela me donne, à mon début dans la carrière dramatique, une apparence de chicanerie qui m’est désagréable. Dis à Bocage que je n’en veux absolument pas, pour mon compte.

J’irai à la seconde ou à la troisième représentation, c’est-à-dire aussitôt que je saurai que la première est un fait accompli ; car, de se fier au jour annoncé, même la veille, tu vois si c’est possible, et ce qui me serait arrivé si j’avais compté sur le 28.

Tâche donc de savoir positivement de Bocage si c’est vrai ou faux qu’on joue ma pièce ; car, si cela doit