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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

reux de signaler, et, autant qu’il m’a été possible, j’ai répondu aux discrets et généreux appels de votre esprit délicat et sensé. Je m’en applaudis doublement aujourd’hui en apprenant que mon estime et ma sympathie vous ont assuré celles d’un homme généreux dans des circonstances funestes[1]. Faites savoir, je vous prie à M. Francisco Cardozzo de Mello, s’il est toujours aux îles du Cap-Vert, que je suis de moitié dans la reconnaissance que vous lui portez. Elle lui est due de ma part, puisque c’est un peu à cause de moi qu’il vous a si bien traité. Mais son bon cœur a été le premier mobile de sa bonne action, et votre mérite en sera la récompense. Si mes sentiments peuvent y ajouter quelque chose, soyez-en l’interprète auprès de lui.

Vous ne me dites pas ce que vous allez faire à Manille[2]. Croyez que je m’intéresserai cependant à tout ce qui vous concerne et que j’aurai beaucoup de satisfaction à recevoir de vos nouvelles. Je vous envie beaucoup d’avoir la jeunesse et la liberté qui permettent ces beaux voyages, traversés, sans doute, de périls, de souffrances et de désastres, mais où la vue des grands spectacles de la nature et des richesses de la création apportent de si nobles dédommagements. Je pense que vous prendrez beaucoup de notes et que vous tiendrez un journal qui vous permettra de donner une bonne relation de vos voyages.

  1. À la suite du naufrage du navire le Rubens, sur les récifs de l’île de Bona-Vista.
  2. Possession espagnole en Malaisie.