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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Ces vastes excursions, de quelque côté qu’on les envisage, et le mieux est de les envisager sous tous les côtés à la fois, ont toujours un puissant intérêt, et vous y trouverez des ressources pour l’avenir. Occupez-vous d’histoire naturelle ; n’y fussiez-vous pas très versé, vos collections et vos observations auront leur utilité. Pour ma part, je vous demande des insectes et des papillons ; les plus humbles, les plus chétifs, me seront encore une richesse ; et, comme je connais quelques amateurs, je pourrais, à votre retour, vous procurer d’agréables relations.

La meilleure manière d’apprêter les papillons et les insectes, c’est de ne pas chercher à les préparer. Quand le papillon est tué et piqué dans une longue épingle, ses ailes se ferment et il se dessèche ainsi. On peut donc en apporter une quantité, debout côte à côte dans une boîte assez petite ; et, pourvu qu’ils soient bien plantés et ne se touchent pas, ils ne courent aucun risque. À leur arrivée, on les ramollit, on les ouvre, et on les étale par des procédés très simples, dont je me chargerai. Il faut coller un petit morceau de camphre à chaque coin de la boîte. Vous pourriez aussi apporter des chrysalides de papillons et d’insectes dans du son. Il en meurt, et il en éclôt mal à propos bon nombre dans la traversée ; mais il en arrive toujours quelques-unes qu’on fait éclore ici par une chaleur artificielle et qui donnent des individus superbes.

Mais ce à quoi je tiens beaucoup plus qu’à mes pa-