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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

pité : « Il est fou, il est ignorant, il est grossier et flatte le peuple ; il n’est que poète, il n’est pas homme d’État, profond politique comme nous. » Comme eux ! comme eux qui se rengorgent et se gonflent, un pied dans l’abîme qui s’entr’ouvre sans qu’ils s’en doutent et qui déjà les entraîne !

Mais, quand même l’univers entier méconnaîtrait un grand homme courageux, quand le peuple même, ingrat et aveuglé, viendrait vous traiter de fou, de rêveur et de niais… Mais non, vous n’êtes pas fanatique, et cependant vous devriez l’être, vous à qui Dieu parle sur le Sinaï. Vous avez le droit ensuite de rentrer dans la vie ordinaire, mais vous ne devez pas y être un homme ordinaire. Vous devez porter les feux dont vous avez été embrasé dans votre rencontre avec le Seigneur, au milieu des glaces où les mauvais cœurs languissent et se paralysent.

Vous êtes un homme d’intelligence et un homme de bien. Il vous reste à être un homme vertueux.

Faites, ô source de lumière et d’amour, que le zèle de votre maison dévore le cœur de cette créature d’élite !