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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Je ne veux plus rien demander qu’à vous, certaine que vous seul ne vous lassez pas d’obliger.

Bien à vous de cœur et de confiance.
GEORGE SAND.


CCCLIX

À M. ARMAND BARBÈS, À DOULLENS


Nohant, 18 décembre 1852.


Cher et excellent ami,

Vous voulez de mes nouvelles et demandez si je vous aime toujours.

Pouvez-vous douter de ce dernier point ? Plus la destinée s’acharne à nous séparer, plus mon cœur s’attache avec respect et tendresse à vos souffrances, et plus votre souvenir me revient cher et précieux à toute heure.

Quant à ma santé, elle se débat entre la fatigue et la tristesse. Vous connaissez mes causes de chagrin et le travail perpétuel qui m’est imposé, comme devoir de famille, alors même que, comme devoir de conscience, je suis paralysée par des causes extérieures. Mais qu’importe notre individualité ? Pourvu que nous ayons fait pour le mieux en toute chose, et selon notre intelligence et nos forces, nous pouvons bien attendre paisiblement la fin de nos épreuves.