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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ne retirera peut-être pas quatre sous de son tour de force, et il y a mis de sa santé, car il est très fatigué. Mais la passion de piocher n’en est pas affaiblie, et cette passion-là, c’est la récompense. Il n’y a de sûr en ce monde que ce qui se passe entre Dieu et nous.

Bonsoir, mon cher enfant. Merci encore merci cent fois pour votre affection et celle de votre chère famille. On a déjà bu à votre santé à tous, moi avec mon eau, qui n’est pas une insulte, puisqu’elle est pour moi le vin le plus délicieux.

À vous de cœur.


Le père Aulard est dans la joie de votre sonnet. Gare à vous ! il va vous en pleuvoir qui ne seront pas aussi jolis. Patureau a reçu et médité vos lettres. Mais, tout bien pesé, et grâce à l’espionnage dont on continue à l’obséder, il est bien décidé à aller planter des patates en Algérie. Le prince, qui est très bon, lui donne une petite somme pour couvrir les premiers frais d’établissement. D’ailleurs, il n’est pas probable que l’on permette à ce brave homme de rester ici. On refuse à tous les autres de rentrer, même temporairement.