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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

cru mort. Le monde sont venu, ils l’ont fait revenir ; mais il a dit :

» — Jamais je ne mangerai le dixième œuf ! »




« Tout en haut du château de Briantes, dit encore la Tournite, dans la carcasse du grenier, y a-t-un trou qu’on n’en connaît pas le fond ; on y a mis des perches les unes au bout des autres, on n’a jamais pu y aboter[1]. (C’est l’oubliette ; je crois l’avoir vue.)

» Bien souvent on entendait la nuit, dans cet endroit-là, des voix, des beurmées[2], des alas ! mon Dieu ! tantôt comme de bestiaux, tantôt comme du monde, et le monde du domaine aviont si peur, qu’ils avont jamais voulu y monter. »

L’opinion de la Tournite est que les bêtes reviennent. Une nuit, elle a entendu une ouaille qui gémait[3] à sa porte. Elle s’est levée pour voir, elle n’a rien vu. « Pas putôt recouchée, ça gémait encore. » Elle connaissait bien que c’était une ouaille ; mais elle n’a pas voulu y retourner, parce que ça pouvait être une bête morte.

Il y a encore une ouaille noire qui revient à la carrière de Camus, de tout temps. Le père Bontemps l’a ramenée une nuit jusque chez lui et l’a mise dans son

  1. Y arriver.
  2. Des beuglements.
  3. Gémissait.