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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

mère véritable ; car j’ai besoin d’une fille et je ne peux pas trouver mieux que celle du meilleur des amis.

Aime ta chère Italie, mon enfant, c’est la marque d’un généreux cœur. Nous l’aimons aussi, nous, surtout depuis qu’elle s’est réveillée dans ces crises d’héroïsme, et, puisque tu l’aimes passionnément, nous l’aimerons ardemment. Ce n’est pas difficile ni méritoire, et, n’en fût-elle pas digne comme elle l’est, nous l’aimerions encore parce que tu l’aimes. Enfin, ma Lina chérie, ouvre-nous ton cœur, et tu verras que le nôtre t’appartient, et que celui dont j’ai plaidé la cause auprès de ton père et de toi est digne de se charger de ton bonheur. Nous avons traversé, Maurice et moi, bien des épreuves en nous tenant toujours la main plus fort et en nous consolant de tout l’un par l’autre ; mais toujours nous nous disions : « Où est celle qui nous rendrait complètement forts et heureux ? » Viens donc à nous, chère fille, et sois bénie ! Je t’embrasse de toute mon âme, et je pense jour et nuit au moment qui nous réunira. À bientôt, j’espère ! j’espère et je désire, et je veux.

Embrasse pour moi ton bien-aimé père. Remercie-le pour moi, comme je te remercie d’avoir confiance en nous.

G. SAND.