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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

vois, parmi les pendus de Varsovie, le nom de Piotrowski, et je ne sais pas si c’est celui qui s’était évadé miraculeusement de la Sibérie. Je le connaissais, c’était un héros. Savez-vous si c’est lui ?


DXXXVIII

À M. AUGUSTE VACQUERIE, À PARIS


Nohant, 28 décembre 1863.


Je ne vous ai pas remercié du plaisir que m’a causé Jean Baudry. J’espérais le voir jouer. Mais, mon voyage à Paris étant retardé, je me suis décidée à le lire, non sans un peu de crainte, je l’avoue. Les pièces qui réussissent perdent trop à la lecture, la plupart du temps. Eh bien, j’ai eu une charmante surprise. Votre pièce est de celles qu’on peut lire avec attendrissement et avec une satisfaction vraie.

Le sujet est neuf, hardi et beau. Je trouve un seul reproche à faire à la manière dont vous l’avez déroulé et dénoué ; c’est que la brave et bonne Andrée ne se mette pas tout à coup à aimer Jean à la fin, et qu’elle ne réponde pas à son dernier mot : « Oui, ramenez-le, car je ne l’aime plus, et votre femme l’adoptera ; » ou bien : « Guérissez-le, corrigez-le, et revenez sans lui. »

Vous avez voulu que le sacrifice fût complet de la