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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

placerait, autant que possible, l’hommage du cœur qu’il n’a pas été permis de lui décerner.

Je t’enverrai cela, tu le donneras à ceux de ses plus proches amis que tu connais, en les prévenant bien que cela n’a pas la prétention d’être autre chose qu’un ex-voto. Bonsoir, mon cher vieux ; écris-nous souvent. Nous t’embrassons de cœur.


CCCLXXII

À MAURICE SAND, À PARIS


Nohant, 31 janvier 1854.


Cher enfant,

Tu m’en écris bien court ! J’espère que tu te portes bien et que tu t’amuses, et tu sais, au reste, que j’aime mieux trois lignes que rien.

Moi, je ne te dis pas grand’chose non plus, parce que je ne fais rien que tu ne saches par cœur, et que ma vie est si uniforme, si semblable tous les jours à la veille, que tu peux te dire, à toutes les heures, ce qui se passe à Nohant, et de quoi je m’occupe.

Mon Trianon devient colossal et Teverino[1] a pris cinq actes. Je remets au net et j’avance. Je me porte bien, sauf un peu d’excitation de nerfs qui m’empêche de m’endormir bien.

  1. Pièce jouée au Gymnase, en 1854, sous le titre de Flaminio.