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Laissons passer ces tourbillons. Ils retardent les courants, ils ne les retiennent pas.

L’avenir est beau quand même, allez ! un avenir plus éloigné que nous ne l’avions pressenti dans notre jeunesse. La jeunesse devance toujours le possible ; mais nous pouvons nous endormir tranquilles. Ce siècle a beaucoup fait et fera beaucoup encore ; et nous, nous avons fait ce que nous avons pu. D’un monde meilleur, nous verrons peut-être que le blé lève dans celui-ci.

Adieu, cher ami de mon cœur. Je vas bien à présent et je travaille. Ce beau temps va sûrement vous soulager. Maurice vous embrasse.

G. SAND.


DCXXXVIII

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


Nohant, 30 mai 1867.


Te voilà chez toi, vieux de mon cœur, et il faudra que j’aille t’y embrasser avec Maurice. Si tu es toujours plongé dans le travail, nous ne ferons qu’aller et venir. C’est si près de Paris, qu’il ne faut point se gêner. Moi, j’ai fait Cadio, ouf !!! Je n’ai plus qu’à le relicher un peu. C’est une maladie que de porter si longtemps cette grosse machine dans sa trompette.