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de rien. Tu m’as dit que cette population des côtes était la meilleure du pays, qu’il y avait là de vrais bonshommes trempés. Il serait bon de voir leurs figures, leurs habits, leurs maisons et leur horizon. C’est assez pour ce que je veux faire, je n’en ai besoin qu’en accessoires ; je ne veux guère décrire ; il me suffit de voir, pour ne pas mettre un coup de soleil à faux. Comment va ta mère ? as-tu pu la promener et la distraire un peu ? Embrasse-la pour moi comme je t’embrasse.

Maurice t’embrasse ; j’irai à Paris sans lui : il tombe au jury pour le 2 septembre jusqu’au… on ne sait pas. C’est une corvée. Aurore est très coquette de ses bras, elle te les offre à embrasser ; ses mains sont des merveilles et d’une adresse inouïe pour son âge.

Au revoir donc, si je peux me tirer bientôt de l’état où je suis. Le diable, c’est l’insomnie ; on fait trop d’efforts le jour pour ne pas attrister les autres. La nuit, on retombe dans soi.


DCXLVIII

À MADAME ARNOULD-PLESSY, AU QUARTIER,
PAR DIJON (CÔTE D’OR)


Nohant, 1er septembre 1867.


Chère fille,

Auriez-vous, par hasard, dans vos environs un jar-