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Ah ! si je pouvais t’enlever jusque-là ! Et si tu pouvais, si tu voulais, durant cette seconde quinzaine d’octobre où tu vas être libre, venir me voir ici ! C’était promis, et mes enfants en seraient si contents ! Mais tu ne nous aimes pas assez pour ça, gredin que tu es ! Tu te figures que tu as un tas d’amis meilleurs : tu te trompes joliment ; c’est toujours les meilleurs qu’on néglige ou qu’on ignore.

Voyons, un peu de courage ; on part de Paris à neuf heures un quart du matin, on arrive à quatre à Châteauroux, on trouve ma voiture, et on est ici à six pour dîner. Ce n’est pas le diable, et, une fois ici, on rit entre soi comme de bons ours ; on ne s’habille pas, on ne se gêne pas, et on s’aime bien. Dis oui.

Je t’embrasse. Et moi aussi, je m’embête d’un an sans te voir.


DCLV

À MADAME ARNOULD-PLESSY, À PARIS


Nohant, 21 octobre 1867.


Chère fille bien-aimée,

J’ai été inquiète de vous. Me voilà rassurée par l’affirmation de la bonne sœur[1] et des médecins, mais

  1. Madame Mathieu-Plessy, veuve Émilie Guyon.