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faces de votre talent, mais pas encore les qualités de métier nécessaires à l’une ou à l’autre, ou sachant fondre et marier habilement les deux. C’est affaire de temps, vous êtes jeune.

Sur ce, chère enfant aimée, la famille vous envoie ses remerciements pour vos gâteries et vous renouvelle ses tendresses. Moi, je vous embrasse de cœur tous les trois.

G. SAND.


DCXCI

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


Nohant, 17 janvier 1869.


L’individu nommé George Sand se porte bien ; il savoure le merveilleux hiver qui règne en Berry, cueille des fleurs, signale des anomalies botaniques intéressantes, coud des robes et des manteaux pour sa belle-fille, des costumes de marionnettes, découpe des décors, habille des poupées, lit de la musique, mais surtout passe des heures avec sa petite Aurore, qui est une fillette étonnante. Il n’y a pas d’être plus calme et plus heureux dans son intérieur que ce vieux troubadour retiré des affaires, qui chante de temps en temps sa petite romance à la lune sans grand souci