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vif renouvellement de la prépondérance française, dans le domaine de l’esprit, qui lui appartient en première ligne, comme Junius le dit, le démontre, le prouve.

Et, pour le moment, qu’allons-nous faire de mon article ? je n’en sais rien. Je ne connais pas bien l’esprit des journaux. Me conseillez-vous le Temps, qui est des plus sages et des plus dignes ; il ne pourra pas me donner d’aussi longues citations qu’une Revue ; existe-t-il encore des revues ?

La vieille Revue britannique paraît-elle encore ? J’y serais bien accueillie, et, qu’elle ait peu de lecteurs, cela n’importe, elle en aurait ce jour-là. Enfin dites-moi votre avis. Je fais revenir l’article, je vous l’enverrai quand vous m’aurez donné conseil.

Tout mon monde va bien, on vous embrasse.

G. SAND.


DCCCXVIII

À M. GUSTAVE FLAUBERT, À PARIS


Nohant, 23 juillet 1871.


Non, je ne suis pas malade, mon cher vieux troubadour, en dépit du chagrin qui est le pain quotidien de la France ; j’ai une santé de fer et une vieillesse exceptionnelle, bizarre même, puisque mes forces augmentent à l’âge où elles devraient diminuer. Le