DCCCLXXII
À MADAME EDMOND ADAM, AU GOLFE JOUAN
Tout le monde va bien à Nohant, ma Juliette. Maurice vient de repartir pour une excursion entomologique dans la forêt d’Orléans, après avoir exploré la Sologne il y a quelques jours. Il ne va pas mal et c’est toujours la gaieté de la maison.
Nous avons été à la mer en juillet et août, je crois vous l’avoir écrit ; les petites y ont laissé leur coqueluche. Moi, j’ai rapporté la mienne, mais j’y suis habituée, ça ne me gêne plus. Nous avons eu, pendant tout septembre, quinze et vingt convives, danse, marionnettes, musique surtout. Ah ! quelle musique ! Pauline Viardot et ses deux filles ! Les joies du beau que vous avez eues à Venise, nous les avons eues à Nohant.
Tourguenef aussi est venu et notre ami le général Ferri ; je ne vous parle pas des autres, que vous ne connaissez pas. J’ai eu avec tout cela un gros travail à finir. À présent, je me dispose à aller passer quelques jours à Paris, pour y retourner ensuite un peu plus longtemps, et peut-être aurai-je alors la joie de vous y trouver.