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la plus rouge, aujourd’hui comme jadis ; mais la conformité de doctrines ne me soumet pas à l’adhésion au programme politique. On ne doit jamais imposer les convictions par la violence : c’est coupable et insensé ; car ce qui naît de la violence est condamné à mourir de mort violente ; si cette république future avait bonne conscience d’elle-même, elle s’abstiendrait de toute autre action que l’action morale, puisqu’elle est l’obstacle à une république plus tiède, qui aurait au moins la chance de se constituer.

Bonsoir, chers amis ; j’embrasse Élisa. J’ai été, comme elle, prophète de malheur, au milieu d’amis trop confiants ; triste consolation que celle d’avoir prévu ! Donnez-nous de vos nouvelles, quoi qu’il arrive.

À vous de cœur.

G. SAND.


DCCLIII

À M. MARTINEAU-DESCHENEZ, À PARIS


Nohant, 22 août 1870.


Mon cher ami,

Je reçois les deux tristes nouvelles. Les perdre tous deux, coup sur coup, c’est, malgré le terme