Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce droit-là pour m’en servir. Vit-on jamais plus drôle de situation ? Il me donnait le maximum (que je ne lui demandais pas) avec joie. Je lui demande le minimum et il consent à regret. Il est jaloux de ma prose, c’est l’Othello de la copie. J’en ris avec mes enfants, mais ne parlez pas de cela. Sa fureur contre vous en augmenterait et il se vengerait par ces éreintements pour lesquels il trouve des rédacteurs faits pour lui.

Je voudrais vous le donner bientôt, ce roman ; mais il me faut mûrir un sujet qui ait de l’animation ou une couleur historique intéressante en feuilletons.

Tenez bon pour mademoiselle Broizat[1] (rôle d’Edmée). Je n’ai pas vu mademoiselle Petit, je n’en puis médire, mais j’ai vu l’autre, et je la crois excellente.

Puisque le rôle de Jean le Tors est distribué, je voudrais qu’au moins Clerh jouât le bonhomme Patience : Duquesnel le lui a promis ; faites pour Clerh ce que vous pourrez.

J’ai cherché, dans mes dessins, de quoi satisfaire M. de Goncourt. Mais ce ne sont que notes de voyage qui n’ont d’intérêt que pour moi et qui, par eux-mêmes, n’ont aucune espèce de mérite ni de valeur. Or, si ce n’est qu’une affaire de curiosité, pour montrer au public combien les littérateurs dessinent bêtement, c’est pas la peine de se donner un ridicule.

J’espère encore un mot de vous demain matin pour

  1. On allait reprendre Mauprat à l’Odéon.