Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

famille. Peut-être, à présent, pourront-ils rester davantage puisque voilà un armistice qui nous donne l’espoir de la paix. Que Dieu le veuille et qu’on nous rende bien vite nos pauvres enfants ! Moi, j’en ai deux sous les drapeaux, les petits-fils de Polyte[1].

Cher ami, prêchez la paix, appelez-la de tous vos vœux : nous faisions trop mal la guerre et nous l’aurions faite en vain, avec cette séparation de Paris et de Bordeaux, qui nous faisait deux gouvernements.

Je vous embrasse de cœur. Maurice et Lina vous chérissent. Les petites sont bien gentilles. Pauvres enfants ! avons-nous assez tremblé pour eux !

G. SAND.


DCCLXXXII

À M. EDMOND PLAUCHUT, À PARIS


Nohant, 2 février 1871.


Nous t’aimons, nous te chérissons, mon enfant, nous t’estimons cent fois plus qu’auparavant pour le courage moral qui t’a soutenu dans cette crise terrible, pour ta bonne humeur, tes bonnes lettres, ton constant souvenir. Quel brave ami tu fais, et quel inappréciable caractère ! N’aie pas de chagrin, n’en ayez

  1. Le frère de George Sand.