Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/171

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et j’ai cru le voir aux prises avec des légions d’esprits lumineux logés dans les nuances fugitives de l’arc-en-ciel.

Non ! je ne voudrais pas savoir ce qu’il cherche, le charme serait détruit ! Je ne veux jamais qu’on me le traduise en termes vulgaires.

En arrivant ici, nous n’avons pu le voir. Je tourmentais mon père, qui le cherchait partout sans le découvrir.

Enfin, j’ai eu une inspiration. Oh ! dans l’amour aussi, il y a de la magie ! J’ai dit à mon père :

— Allons voir le lac Majeur !

Nous sommes arrivés sur les rives de ce beau lac, et la première personne que nous y avons rencontrée, c’était lui. Nous l’avons suivi dans sa promenade. Il nous faisait ses adieux, il partait le lendemain. J’ai réussi à me trouver seule avec lui. Je lui ai dit :

— Vous ne partez pas encore. Vous êtes seul