Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/98

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mais c’est du talent dépensé en pure perte. Je sais tout.

— Tout ! reprit-il avec un rire contenu. Ma foi, j’en suis bien aise !

Et il allait passer comme un homme pressé de se débarrasser d’une folle, quand je l’arrêtai d’un mot assez dur.

Je crois que je le traitai d’espion maladroit.

Il se retourna de nouveau, un peu fâché, mais souriant toujours, et sa figure avait une expression de bonté protectrice et compatissante qui me frappa de je ne sais quel respect involontaire, comme si je m’étais trouvée aux prises avec quelque grand personnage.

Je me démontai un peu et il s’en aperçut.

— Voyons, vous me prenez pour un autre ?

— Non ! vous vous appelez… Robert !

— Non pas ! Ça rime, mais ce n’est pas là mon nom.

— Et quel est-il, votre nom ?