Page:Sand - Garibaldi, 1860.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur parole et leur liberté à ceux que tant d’inutiles fatigues avaient découragés. Les magistrats de Saint-Marin, peu jaloux d’attirer sur leur pauvre pays les colères de l’Autriche, voulurent traiter de la reddition de ceux qui restaient. « Nous rendre ! s’écrièrent aussitôt ces intrépides légionnaires : plutôt mourir ! à Venise ! à Venise ! » Garibaldi tressaillit alors, et, levant sa tête altière : « À qui veut me suivre, dit-il, j’offre de nouvelles souffrances, les plus grands dangers, la mort peut-être ; mais des pactes avec l’étranger, jamais ! » Puis s’élançant à cheval, il part, suivi de sa femme et de trois cents hommes restés fidèles à sa fortune.

» Les Autrichiens, occupés à se rendre maître de ceux de ses compagnons qui avaient posé les armes, à envoyer ceux qui étaient Lombards dans les prisons de Mantoue, à remettre ceux qui étaient Romains en liberté, après leur avoir fait donner à chacun trente coups de bâton, lui laissèrent le temps d’échapper et de poursuivre sa course aventureuse. À Cesenatico, le 3 août, il frète treize barques de pêche et fait voile pour Venise qui résistait encore. Il était déjà en vue des lagunes, lorsque les navires autrichiens, qui