Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/111

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lui ; c’est le portier qui a les clés, et Deschartres s’est introduit à l’aide d’un rossignol.

Quand on écoute attentivement avec le cœur qui bondit dans la poitrine et le sang qui vous tinte dans les oreilles, il y a un moment où l’on n’entend plus rien. Le pauvre Deschartres reste pétrifié, immobile ; car, ou l’on monte l’escalier de l’entresol, ou il a le cauchemar ; et ce n’est pas Nérina, ce sont des pas humains. On approche avec précaution ; Deschartres s’était muni d’un pistolet, il l’arme, il va droit à la porte du petit escalier… mais il laisse retomber son bras déjà élevé à hauteur d’homme, car celui qui vient le rejoindre, c’est mon père, c’est Maurice, son élève chéri.

L’enfant, auquel il a vainement caché son projet, l’a deviné, épié ; il vient l’aider. Deschartres, épouvanté de lui voir partager un péril effroyable, veut parler, le renvoyer. Maurice lui pose sa main sur la bouche. Deschartres comprend que le moindre bruit, un mot échangé, peuvent les perdre l’un et l’autre, et la contenance de l’enfant lui prouve bien d’ailleurs qu’il ne cédera pas.

Alors tous deux, dans le plus complet silence, se mettent à l’œuvre.

L’examen des papiers continue et marche rapidement ; on brûle à mesure ; mais quoi ! quatre heures sonnent : il faudra plus d’une heure pour refermer les portes et replacer les scellés. La moitié de la besogne n’est pas