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CHAPITRE QUATRIÈME.

Sophie-Victoire-Antoinette Delaborde. — La mère Cloquart et ses filles à l’hôtel de ville. — Le couvent des Anglaises. — Sur l’adolescence. — En dehors de l’histoire officielle, il y une histoire intime des nations. — Recueil de lettres sous la Terreur.


Je suspendrai un instant ici l’histoire de ma lignée paternelle pour introduire un nouveau personnage qu’un étrange rapprochement place dans la même prison à la même époque.

J’ai parlé d’Antoine Delaborde, le maître paulmier et le maître oiselier ; c’est-à-dire qu’après avoir tenu un billard, mon grand-père maternel vendit des oiseaux. Si je n’en dis pas davantage sur son compte, c’est que je n’en sais davantage. Ma mère ne parlait presque pas de ses parens, parce qu’elle les avait peu connus, et perdus lorsqu’elle était encore enfant. Qui était son grand’père paternel ? Elle n’en savait rien ni moi non plus. Et sa grand’mère ? Pas davantage. Voilà où les généalogies plébéiennes ne peuvent lutter contre celles des riches et des puissans de ce monde. Eussent-elles produit les êtres les meilleurs ou les plus pervers, il y a impunité