Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/341

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freluquets les plus conditionnés que je connaisse. Ils parlent pendant une heure pour ne rien dire, décident de tout à tort et à travers, et ont tellement à cœur, sous prétexte de belles manières, de se copier les uns les autres, que qui en a vu un seul les connaît tous. Il faut vivre dans le monde, dis-tu, c’est possible, ma bonne mère ; mais il n’y a rien de plus sot que tous ces gens qui n’ont pour tout mérite qu’un nom dont l’éclat ne leur appartient pas. »

« …. Avec mon maître de composition et mon piano de louage, je m’amuse beaucoup mieux que dans le monde ; et, la nuit, quand je me suis oublié à travailler la musique jusqu’à trois heures du matin, je sens que je suis beaucoup plus calme et plus heureux que si j’avais été au bal. Je m’entête à devenir bon harmoniste, et j’y réussirai. Je ne néglige pas non plus mon violon. Je l’aime tant ! Mes finances ne sont pas dans un très bel état. J’ai été obligé de me rééquiper des pieds à la tête pour aller à la parade. Mais comme je me pique d’être un enfant d’Apollon, si je suis gueux, c’est dans l’ordre.

« J’ai vu Lejeune au spectacle. Il m’a cherché dans tout Paris, lorsqu’il faisait son tableau de la bataille de Marengo. Il dit qu’il ne se console pas de ne pas avoir eu ma tête sous la main pour la placer dans cette composition.

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« J’ai fait connaissance avec plusieurs grandes