Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/356

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« Vous vous trompez donc, mon ami. Et voilà tout ce que j’ai à dire pour résister à des conseils que vous croyez bons, et que je regarde comme mauvais. Quant à ma mère, je vous prie de ne point me recommander de la chérir. Je n’ai besoin pour cela des encouragemens de personne. Jamais je n’oublierai ce que je lui dois ; mon amour et ma vénération pour elle sont à l’abri de tout. Adieu, mon cher Deschartres, je vous embrasse de tout mon cœur. Vous savez mieux que tout autre combien il vous est attaché.

« maurice dupin. »


De Maurice à sa mère.

« Eh bien ! oui, ma bonne mère, je te l’avoue, je suis, non pas triste comme tu le crois, mais assez mécontent de la tournure que prennent mes affaires. Voilà de grands changemens dans les affaires publiques, et qui ne nous promettent rien de bon[1]. Certainement cela lève toutes les difficultés qui auraient pu surgir à la mort du premier consul ; mais c’est un retour complet à l’ancien régime ; et, en raison de la stabilité des premières fonctions de l’Etat, il n’y aura guère moyen de sortir des plus humbles. Il faudra se tenir là où le hasard vous aura jeté, et ce sera comme autrefois, où un brave soldat restait soldat toute sa vie, tandis qu’un freluquet était

  1. Le consulat à vie.